Groupe d'Entraide Mutuelle TC 27
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Le traumatisme crânien correspond à une lésion cérébrale d'origine traumatique. On y associe aussi les autres lésions cérébrales acquises (accidents vacsulaires cérébraux, ruptures d'anévrysmes, anoxies cérébrales, tumleurs ...).
La principale cause des traumatismes crâniens est représentée par les accidents de la voie publique, mais il existe aussi de nombreuses autres causes, en particulier les accidents de sports, les actes de violences, agressions, accidents domestiques, suicides .
L'incidence:
Bien que nous ne disposons pas de chiffres officiels en France, l'incidence du traumatisme crânien est d'environ 200 cas pour 100 000 habitants par an, dont un peu moins de 10% sont sévères. Le nombre de personnes concernées est donc estimé à environ 120 000 par an en France (dont environ 10 000 sévères).
Quelles sont les lésions liées au traumatisme crânien:
Les principales lésions sont provoquées par l'accélération, la décélération ou la rotation violente du cerveau, qui entraînent l'étirement ou le cisaillement des axones ("câbles") à l'intérieur du cerveau. Ces lésions peuvent être plus ou moins sévères et/ou étendues. Elles peuvent entraîner une perte de connaissance brève ou un coma prolongé.
Il existe également d'autres types de lésions, appelées contusions, c'est à dire des lésions focales, souvent de nature hémorragique, liées à l'impact du cerveau contre des obstacles durs le plus souvent, les reliefs osseux à l'intérieur du crâne.
Les différents degrés de gravité:
On distingue habituellement trois niveaux de gravité:
- Le traumatisme crânien léger correspond à une perte de connaissance brève de quelques instants (moins d'une heure) et une amnésie du traumatisme et des instants qui suivent (amnésie post-traumatique, de durée inférieure à 24 heures). L'évolution en est le plus souvent favorable: 90% des personnes récupèrent sans séquelles, en moins de 3 à 6 mois, mais 10% gardent des séquelles plus ou moins importantes.
- Le traumatisme crânien sévère est caractérisé par un coma (score inférieur ou égal à 8 sur l'échelle de coma la plus utilisée, l'échelle de Glasgow), qui peut durer plusieurs heures ou jours. Le risque de séquelles en est beaucoup plus élevé.
- Le Traumatisme crânien modéré intermédiaire entre les deux niveaux précédents, il existe des traumatismes crâniens dit modérés, dont la sévérité, est évalué par la durée de la perte de connaissance, la profondeur du coma et la durée de l'amnésie post-traumatique.
Les principales séquelles:
Pour les traumatismes crâniens légers, les séquelles les plus fréquentes sont le syndrome post-commotionnel associant céphalées, sensations vertigineuses, fatigue et des difficultés cognitives et émotionnelles. Ces troubles guérissent dans 90% des cas en moins de 3 à 6 mois, 10% gardent des séquelles plus ou moins importantes. Mais ces traumatismes peuvent aussi être compliqués par le retentissement psychologique de l'accident (en particulier par l'état de stress post-traumatique caractérisé par des souvenirs envahissants et répétés de l'accident ou de ses suites).
Pour les traumatismes crâniens modérés à sévères, les séquelles peuvent être plus importante:
- Séquelles sensorielles: troubles visuels (vue double ou diplopie, atteinte d'un nerf optique ou du champ visuel), perte du goût, de l'odorat, du toucher.
- Séquelles physiques: il peut exister à des degrés divers des troubles de la motricité (hémiplégie, voire tétraplégie dans les cas les plus sévères), de la coordination et de l'équilibre (syndrome cérébelleux), ou des troubles orthopédiques, dans les cas les plus sévères peuvent persister des troubles vésico-sphintériens ou de la déglutition (risque de fausse route). Des crises d'épilepsie peuvent survenir au décours, parfois relativement tardivement.
- Déficit endocriniens, par lésion de l'hypophyse, pouvant majorer certains troubles, en particulier la fatigue ou les troubles sexuels.
- Séquelles cognitives: elles constituent la principale difficulté à la reconnaissance d'un handicap, elles sont la source de ce que l'on appelle communément le "handicap invisible": il s'agit d'une combinaison de différents troubles associant une lenteur mentale, des troubles de l'attention, de la concentration, une difficulté à faire plusieurs choses à la fois, des troubles de la mémoire surtout antérograde, c'est à dire altérant les capacités d'apprentissage de nouvelles informations, et enfin des troubles des fonctions exécutives (difficultés de gestion de tâches nouvelles ou inhabituelles, de planification, d'organisation, d'inhibition, de raisonnement, de jugement).
- Enfin il peut exister des modifications du caractère et du comportement sous forme soit d'une perte des initiatives et d'une apathie, soit au contraire d'une désinhibition, et de difficultés du contrôle du comportement pouvant mener à des actes socialement inadaptés (violence, agressivité, conduites addictives,....).
- Il s'y associe souvent une anosognosie, c'est à dire que les personnes ne sont pas clairement conscientes de leurs troubles. Tous ces troubles ne sont jamais isolés et interagissent pour donner des séquelles invalidantes car ils touchent aux fonctions supérieures (fonctions cognitives).
Les cas les plus graves réalisent un état d'eveil non répondant (anciennement EVC état végétatif persistant) ou un état pauci-relationnel: ces états se caractérisent par une altération persistante de la conscience, limitant totalement (éveil non répondant) ou partiellement (état pauci-relationnel) les capacités de communication et d'interaction avec l'environnement.
Les déficits consécutifs à ces séquelles ont un impact sur la vie quotidienne et compromettent fortement la réinsertion sociale, familiale, scolaire et professionnelle des personnes. Ils retentissent profondément sur la famille et les proches, qui doivent être accompagnés et soutenus.
Leur prise en charge repose sur des équipes spécialisées en rééducation et en réadaptation dans un premier temps (services de Médecine Physique et de Réadaptation). A distance de l'accident, l'accompagnement sur le long terme devra se faire avec les proches et des équipes médico-sociales et sociales ayant une réelle connaissance de la problématique, au sein de services et/ou établissements adaptés.
Les réponses à apporter:
Chaque lésion est unique
Chaque blessé est unique
Chaque famille est unique
Chaque trajectoire de vie est unique
Pour que chaque personne cérébro-lésée puisse réaliser un parcours de vie conforme à son projet et à ses besoins, il faut soutenir la création sur tout le territoire national de dispositifs caractérisés par la souplesse, la proximité, la mutualisation, l'efficience.
A savoir de véritables plateformes locales de services coordonnées auprès des personnes cérébro-lésées et de leurs proches.
Ces dispositifs permettront:
L'intégration des structures existentes: partenariat, mutualisation, décloisonnement entre le secteur sanitaire et médico-social
le développement des réponses manquantes pour faire face aux situations avec troubles du comportement, agir dans les domaines où il n'y a pas d'offre, répondre aux besoins de répit des proches
Ils devront s'appuyer sur les établissements et services spécialisés dans l'accompagnement des personnes cérébro-lésées quand ils existent et avoir un lien très fort avec les associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés.
Nous remercions le Professeur Philippe Azouvi qui a largement contribué à l'élaboration de ce document.
Pour informations et comparaisons, les données dont nous disposons sur les traumatisés crâniens et Cérébrolésés, proviennent essentiellement d’une étude réalisée en région Aquitaine qui remonte à une vingtaine d’années.
C’est cette étude qui est utilisée dans les estimations d’incidence.
D’après cette étude, l’incidence des traumatisés crâniens hospitalisés en 1986 était de 281 pour 100 000 habitants soit pour l’Eure 615 234 habitants donc potentiel de 1728 personnes et en Seine-Maritime 615 234 habitants soit un potentiel de 3497 personnes donc un total sur notre région Haute Normandie de 5225 personnes.
Par comparaison, Environ 3000 nouveaux traumas crâniens chaque année dont 190 graves pour la Franche-Comté
pour mémo,
1 168 208 habitants en Franche-Comté.
Cette même étude montrait que cinq ans après l’accident, 3 personnes sur 100 000 conservent un handicap sévère soit 33 personnes pour la région (franche comté).
Et enfin, nous savons que 1/3 des TC lourds ne passent pas par un établissement de soins de suite, et bien pire pour les TC dits « légers » qui bien souvent, ne passent par aucun service.